Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 19:38
Quitter le Quebec pour l'Ontario

Dans quelques semaines, cela fera deja cinq ans que je suis arrive au Canada.

Pas si longtemps me direz vous mais pourtant, une eternite semble etre passe depuis ce 5 juin 2010.

Vous souvenez vous ou vous etiez il y’a cinq ans ?

Votre situation familiale, vos reves et vos projets etaient ils les memes ?

Pour ma part, je n’ai pas le temps de m’ennuyer : J’ai tout quitte pour m’installer dans un nouveau pays. Je suis devenu proprietaire, me suis marie, suis devenu citoyen Canadien et ai de nouveau tout quitte pour m’installer dans une autre province.

Et c’est d’ailleurs ce dont j’aimerais vous parler aujourd’hui. J’ai recu plusieurs messages dans les derniers mois me demandant comment se passait notre installation, comment était la vie a Toronto.

Il existe déjà des centaines de blog sur Toronto qui vous decriront bien mieux que moi, comment est la vie a Toronto. Je n’ai aucune intention de m’ajouter a cette liste.

Par contre, devant le nombre croissant de gens qui quittent le Quebec pour la ville reine, je me suis dit qu’il serait peut etre interressant de faire un resume de notre installation et des demarches qui s’en s’ont suivies.

Apres avoir brade notre propriete au Quebec, nous avons finalement pu commencer a regarder vers l’avant. Les deux dernieres annees ont été une catastrophe et c’est a la veille de faire une depression que je peux enfin quitter cette province.

Le Quebec n’a rien de mal en soi, C’est une province magnifique, parfaite pour un sejour touristique.

Y vivre est completement different et ce n’était definitevement pas pour moi.

LE LOGEMENT

Echaudes par notre recente experience a Montreal, nous ne souhaitons pas acheter a Toronto. De plus, le marche immobilier y est completement different. Contrairement au Quebec, les proprietes prennent 10% par an et les prix sont inabordables.

Apres avoir fait des recherches en ligne, nous avons contacte un agent immobilier qui nous a fait visiter plusieurs condos. Nous choisissons une tour neuve en plein Downtown.

SERVICE ONTARIO

Pour le reste des demarches, l’Ontario a eu l’intelligence de reunir tous ses organismes administratifs. Ceci a donc multiplie les points de service et permets de reduire l’attente et de faire toutes ses demarches au meme endroit.

Nous avons donc pu immatriculer le vehicule, changer nos permis de conduire et faire la demande de carte sante le meme jour.

Mon epouse a egalement pu prendre son nom de mariee. ( pas possible au Quebec)

EMPLOI

Mon epouse et mois avons tous les 2 trouves des emplois en moins d’un mois. J’ai meme eu le luxe de pouvoir choisir entre deux offres. Les deux offres étaient un surclassement par rapport a Montreal de manière significative.

LA VIE A TORONTO

Apres presque quatre mois, nous ne regrettons pas notre choix. Nous sommes amoureux de Toronto, ville la plus multiculturelle au monde. Nous nous sentons comme des poissons dans l’eau et profitons de tout ce qu’elle a offrir. Je regrette de ne pas etre venu m’installer au Canada anglais avant.

Nous n’avons eu aucun choc culturel ou temps d’adaptation. Les magasins, les banques, les chaines TV sont les memes qu’a Montreal. De plus nous sommes bilingues et travaillions déjà en anglais a Montreal.

Par contre, la ville est beaucoup plus propre, le reseau routier est un paradis compare a Montreal.

Les gens sont plus calmes, plus amicaux et approchables.

Toronto a explose au cours des dernieres annees et ai devenu la premiere puissance economique au Canada mais aussi la 3eme plus grande ville en Amerique du nord derriere NYC et LA.

Contrairement au Quebec, le Canada anglais est respecte et valorise aux USA, surtout Toronto qui en ai son moteur economique. Les opportunites sont plus grandes et la qualite de vie largement superieure.

Au niveau mentalite et culture, le Canada est tres different du Quebec. Apres tout, les Quebecois ont raison, le reste du Canada n’a pas grand-chose en commun avec eux et c’est exactement ce que j’aime !!

Il y’a des imbeciles partout ! mais beaucoup plus de valeurs, de sens moral a Toronto, moins d’agressivite, de racisme, d’attitude de crameurs de voiture.

PRIX DE LA VIE A TORONTO COMPARE A MONTREAL :

Plus cher en Ontario

Le prix de l’immobilier est extremement plus cher qu’a Montreal. Normal, le marche immobilier s’effondre au Quebec pendant que Toronto explose.

Les assurances sont egalement deux fois plus cheres qu’au Quebec, et le prix de l’hydro plus cher egalement. Les fruits et legumes, Les telephones portables et plans TV un peu plus chers.

Moins cher en Ontario

La viande, le vin, les produits laitiers, l’immatriculation, les permis de conduire, le gas

Le prix des restaurants et des bars est semblable voir moins cher qu’a Montreal.

Les salaires ont tendance a etre largement superieurs.

CE QUI ME MANQUE A MONTREAL :

RDS, l’antichambre, Le CH, Le centre Bell et la ferveur pour le hockey.

Je me sens plus epanoui et a l’aise a Toronto que je ne me suis jamais senti au Quebec.

Tous les sacrifices consentis pour quitter le Quebec en ont largement valu la peine.

Nous nous sentons a notre place, et benis de vivre dans ce pays magnifique.

Partager cet article
Repost0
22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 02:07

Bon OK, la décision de partir est prise: maintenant quoi?

Et soudain, il semble qu’un air de déjà vu se fait sentir. ..

Quitter Paris n’avait pas été facile et moins de cinq ans plus tard me voilà dans la même situation.

 Apres tout, voilà presque cinq ans que je travaille à m’établir : Ma femme et moi avons des emplois stables et payants, nous avons un cercle d’amis, des habitudes et sommes propriétaires.

Prendre la décision de partir n’est que la première étape. Le plus dur reste à faire.

 Lorsque je suis parti de Paris, j’étais seul et aventurier ; J’ai désormais une famille et des responsabilités à charge.

 La première étape est de vendre le condo. Nous contactons du proprio au mois de de Juin 2014. L’agente de mise en marché se fait rassurante : nous avons un beau produit entièrement rénové et équipé, à un prix raisonnable et il devrait partir rapidement.

 Parallement, je commence à aviser mon travail de mon intention de relocaliser en Ontario. Cela ne devrait pas poser de problème, comme la plupart des compagnies, notre siège social Canadien est à Toronto et des opportunités de transfert devraient se présenter.

 Nous sommes confiants sur notre projet et prévoyons partir des que la vente de notre condo est conclue.

Seulement, 6 mois plus tard, notre condo est toujours en vente. Nous avons pourtant eu plusieurs offres, mais aucune n’a aboutie : offre conditionnelle, non approbation de la banque.

Ce n’est pas moins d’une quinzaine de visite et 6 offres que nous recevons en 6 mois.

 On apprend à notre grand désarroi, que la situation immobilière au Québec est catastrophique : On parle de 40 condos en vente pour un acheteur. Le prix des propriétés s’effondre. Les délais de vente s’allongent.

 Je contacte des employeurs à Toronto qui me démontrent de l’intérêt immédiatement mais qui stoppent toute communication des qu’ils savent que je suis toujours au Québec.

 Ma compagnie me propose un transfert à San Francisco. Apres 2 entretiens et une nuit blanche, je décide de décliner l’offre compte tenu des conditions d’emploi et de l’offre qui ne me paraissent pas satisfaisante.

 Pendant ce temps, la situation ne s’améliore pas : Transitions internes majeures à mon emploi compromettant mes chances de transferts, difficultés familiales…rien ne nous ai épargné au cours de cette année maudite.

 Peu à peu, Ce Québec qui m’avait attiré 5 ans plus tôt se transforme en prison diabolique.

Je ne supporte plus les gens, étouffe dans cette société qui m’est toujours plus étrangère à chaque jour.

Altercations sur la route, situation politique instable entrainant un climat absolument inhospitalier à tout étranger…Je suis de plus en plus malheureux et déprimé dans cet environnement.

Je vois le départ comme seule issue, mais celui-ci est impossible tant que le condo n’est pas vendu.

 Je me sens comme un lion en cage, pris au piège.

Je baisse le prix du condo de $20 0000. Au fur et à mesure, l’attente devient insoutenable.

Puis l’hiver arrive. Le froid. La neige. Le trafic…Nous qui espérions être partis en été !

 Du positif arrive tout de même lors de cette période noire. Je deviens citoyen Canadien, comme décrit dans un des articles passés.

Plus je m’intègre a cette identité Canadienne et plus je m’éloigne de cette culture québécoise.

Les deux ne sont pas incompatibles, loin de la ! Preuve en est les milliers de fiers Canadiens Québécois, mais le problème est bien là : je ne suis pas Québécois et ne le serai jamais.

 Dans bien des égards, mon épouse Québécoise « pure laine » remarque aussi les disfonctionnements de cette société fragile. Elle partage ma frustration et aspire à partir également.

 Puis finalement, nous vendons le condo bradé la veille de noël, mettant ainsi fin à de longs mois d’incertitude et de stress. Nous perdons beaucoup d’argent au passage, anéantissant notre capital.

Mais nous n’avons pas le choix.

 Nous commençons les démarches pour notre installation.

 Voilà mon aventure Québécoise qui s’achevé donc après moins de cinq ans. Je n’ai pas le cœur à faire un bilan. Le Québec est une province magnifique en bien des égards. Ça n’a pas marché pour moi, et j’y suis probablement responsable. Il en faut pour chacun, et le Québec n’était pas pour moi.

Je ne regrette pas mon passage à Montréal, car il m’aide à mieux comprendre cette société si distincte et torturée.

J’y ai rencontré des gens fabuleux et y ai noué des amitiés sincères et durables. J’y ai rencontré la femme de ma vie que j’ai épousée.

 Il y’a plusieurs Québec : et votre ressenti dépendra de votre expérience, de vos rencontres, de l’endroit où vous habitez, mais aussi de vos attentes, de votre arrière-plan.

 J’ai passé bcp de temps à lire les blogs sur Montréal et avait été séduit par ce que j’y avais lu.

J’aurais aimé lire plus de témoignages réalistes et objectifs, loin de l’image coumbaya et bisounours.

Si j’avais su, je serai probablement allé directement dans le Canada anglais comme originalement prévu.

 A vous tous qui souhaitez-vous installez, je souhaite bonne chance et le meilleur des succès dans vos projets. Je n’essaye de décourager personne mais plutôt de donner un témoignage et ressenti personnel de mon expérience personnelle. Cela ne veut donc en aucun cas dire que vous vivrez la même chose que moi. Je ne vous le souhaite pas en tous cas !

 

Partager cet article
Repost0
8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 19:41

Ceci n’est une nouvelle pour personne. Mes derniers posts étaient assez explicites : Notre décision de quitter le Québec était prise depuis pas mal de temps. Plusieurs raisons à ca :

L’économie bien sûr :

Le Québec est pris dans une sorte de morosité ambiante qui ne me rappelle que trop la France.

Les hôtels ferment (2 hôtels majeurs ont fermés en 2014), les compagnies s’en vont, le marché immobilier est catastrophique pour les vendeurs.

Le contexte socio-politique :

Le Québec est une jeune nation distincte qui semble encore trop souvent se chercher.

L’identité Québécoise est fragile et semble souvent trouver sa source dans le rejet de la différence.

Les minorités visibles, bien sûr, mais tout ce qui est différent en général, les Français et les Canadiens Anglais inclus.

La société Québécoise lutte pour sa survie culturelle depuis 400 ans, et est rapidement à fleur de peau lorsqu’elle se sent menacée. Le multiculturalisme qui est privilégié dans le reste du Canada ne semble pas bienvenu au Québec, tout autant que la diversité de religions ou de pensées.

Paradoxalement, la démographie du Québec est en baisse constante ce qui a moyen terme aura un impact considérable sur la 2eme économie du Canada.

Pour pallier aux départs massifs et au manque de naissance, le Québec est obligé d’avoir recours à l’immigration massive, dépensant le plus gros budget au Canada pour son programme d’immigration et de réfugiés provincial.

Ironiquement, le Québec est également la province qui retient le moins ses immigrants, qui devant les constats qui sont les miens, partent vite vers le Canada Anglais ou les USA.

La plupart de l’immigration Québécoise vient de France, d’Algérie et d’Afrique francophone. Les communautés Libanaises Orthodoxes, grecques, haïtiennes et Italiennes, établies depuis les années 50 sont aussi très représentées. Ces communautés sont très regroupées et isolées. Nous sommes bien loin de la belle mosaïque Canadienne…

La menace constante du parti Québécois et d’un autre referendum effraient les compagnies et les marchés. Les différentes manœuvres mises en place pour préserver l’identité Québécoise se font souvent à l’encontre de la liberté de la différence et ne favorisent pas l’intégration et l’Assimilation des nouveaux arrivants. Cela crée un climat de rejet, de peur de l’autre, de conflit et de suspicion. 

Les opportunités :

 Le Québec n’attire pas les compagnies. Le contexte socio-économique et les différentes restrictions vis-à-vis de la langue sont trop restrictives. Plusieurs géants de la vente au détail et de la restauration ont choisi de plier bagage plutôt que de se conformer aux exigences insensées de l’office de la langue Française.

 Les opportunités sont donc moins grandes. Montréal est une ville de classe internationale, et il est évident qu’il y’a des opportunités et que beaucoup y réussissent.

Mais le Québec fait souvent penser à une ville de province, ou on peut y réussir et y vivre confortablement mais d’où on sera souvent appelé à aller à Paris ou à l’étranger pour atteindre de nouveaux paliers.

 La gestion ? Provinciale :

Maitres chez eux depuis 1970, les Québécois semblent encore très juniors dans l’art de s’auto gérer.

La politique provinciale est amateur au plus haut point et les allocutions des différents chefs de parti feraient passer Ségo pour la futé du groupe.

 Les infrastructures sont dans un état lamentable, le réseau routier est un champ de trous et de cratères, et totalement inadapté à la population automobile grandissante.

Le génie civil est inexistant: Les entrées et sorties d’autoroutes se croisent, créant un traffic cauchemardesque. Les ponts s’effondrent.

Sans cesse le manque de jugement et de compétence des administrations mène à des pertes incommensurables, l’exemple parfait étant l’aéroport de Mirabel, opérationnel et construit à cout de milliers de dollars et déplacé quelques années plus tard à l’aéroport original de Trudeau ( reconstruit à son tour à cout de milliers de dollars) avant d’être démoli.

Les histoires de corruption et de collusion deviennent des faits divers.

A l’image du métro datant des années 70, Montréal semble être restée figée à cette époque. Magnifique et puissance du Canada à l’époque, elle n’a jamais continué à évoluer depuis.

Les modernisations, le surclassement des infrastructures n’a jamais eu lieu. Tout semble vieux, obsolète, d’une autre époque.

 

 

Pour résumer, Je ne me suis jamais senti chez moi au Québec. Quand ce n’était pas en raison de mon accent Français, c’était en raison de mon origine asiatique.

Je ne regrette pas d’être venu. Le Québec est une province magnifique, et idéale pour le tourisme ou la fête. C’est bien quand on est de passage. Mais après deux ans, j’ai commencé à devenir de plus en plus malheureux dans cet environnement.

 Le Québec est une oasis de paix et de démocratie pour les réfugiés, et ceux qui n’ont pas eu de visa pour l’Europe. Le Québec est L’idéal pour les Français unilingues qui rêvent de vivre l’Amérique en Français.

 Pour les autres qui recherchent le dynamisme nord-américain, il vous manquera un « je ne sais quoi » et un gout d’édulcoré vous viendra éventuellement.

 Passionné d’histoire, Je comprends et respecte la situation du peuple Québécois, mais ne veut pas me sacrifier pour un combat qui n’est pas le mien.

 

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 23:45

Un-blog-en-image-3-20141211_132109.jpg

Environ 2 mois après mon test de citoyenneté, j’ai reçu une lettre me conviant à une cérémonie de citoyenneté au centre hellénique de Montréal le 11 Décembre 2014. 

Mélanie a pris sa journée pour pouvoir m’accompagner. Les rues étant complètement enneigées, il était difficile de trouver du stationnement. Nous nous sommes donc garés à HEC Montréal pour une vingtaine de dollars, et situé seulement à quelques blocs. 

Lorsque nous arrivons au centre, un agent nous demande la convocation et nous dirige vers un grand hall. Le bas, plusieurs files sont formées par ordre alphabétique pour diminuer l’attente. 

Une fois mon tour arrivé, je donne ma convocation, mon passeport, ma confirmation de RP et ma carte de RP. On me donne un magazine sur le Canada, un pins. A côté, une française a oublié un papier et doit retourner chez elle le chercher. 

Derrière nous, plusieurs centaines de chaises sont alignées en ordre. Des numéros sont apposés sur les premières rangées de chaises, correspondant aux numéros inscris sur les convocations. Les rangées du fond sont réservées aux accompagnants avec une limite de 2 par nouveau citoyen. 

Plusieurs minutes après l’heure prévue, du a un retardataire,  la cérémonie commence avec l’entrée officielle du juge de citoyenneté. Tout le monde se levé. La greffière fait un discours pour expliquer le déroulement. On nous annonce que les portes du hall sont barrées et que si quelqu’un sort, elle ne peut pas re-rentrer. 

La juge fait un discours en nous souhaitant la bienvenue, et nous félicitant d’avoir choisi le plus beau pays au monde et que nous deviendrons citoyens après avoir prêté serment. 

Alors que nous répétons le serment, des agents passent dans les rangées pour s’assurer que tous les applicants prononcent réellement le discours. 

Apres quelques applaudissements, nous sommes prêts à chanter l’hymne avant que plusieurs assistants juges arrivent pour distribuer les certificats de citoyenneté avec une efficacité déconcertante. Les 300 certificats sont distribués en moins de 10 minutes. 

La juge termine avec un discours. Aucun des nouveaux Canadiens n’a eu le même parcours pour arriver à cette cérémonie, mais tous partagent le même futur plein de promesse. 

A la fin de la cérémonie, nous avons pu prendre une photo avec la juge. 

Ce fut une belle journée de manière générale, clôturant quatre ans et demie de démarches et de dossiers, d’applications, de stress… 

Je suis soulagé d’être arrivé au bout de ces procédures, et de passer d’immigrant à citoyen.

Je suis né Français et resterai toujours attaché à mon pays d’origine.

Toutefois, j’ai choisi de devenir Canadien. Et Je suis fier de devenir citoyen du pays que j’ai choisi. 

J’ai toujours été attiré par l’Amérique et ai pendant longtemps voulu vivre aux USA. Finalement, j’ai eu encore mieux : Je suis devenu Canadien. Devenir Canadien est tout sauf une option au rabais.

Il y’a quelques mois, j’ai d’ailleurs refusé un transfert à San Francisco. Une décision folle, surtout en hiver, mais nous nous sentons vraiment bien au Canada. 

 

De la même manière, que je me sens Canadien, je réalise plus que jamais que je ne serai jamais Québécois. Le Québec est une nation distincte, un peuple à part.

Comment est ce qu'un sentiment d’appartenance serait possible lorsqu’on se sent perpétuellement étranger?

Et autant que j’aime le Canada et veut m’établir de manière permanente, je sais aussi que ce ne sera pas au Québec.

Partager cet article
Repost0
3 janvier 2015 6 03 /01 /janvier /2015 23:15

786304-selon-porte-parole-transports-quebec.jpg

L'histoire d'un couple de Français qui vient tout juste d'aménager au Québec:

Le 1er AOÛT : Nous venons d'emménager dans notre nouvelle maison au Québec. C'est très beau ici. Tout est si immense et sauvage, et les montagnes sont si majestueuses. J'ai très hâte de les voir recouvertes de neige, et de voir le fleuve pris dans la glace.

Le 1er OCTOBRE : Québec est le plus bel endroit du monde. Les feuilles des arbres ont pris toutes les teintes possibles de rouge et d'orange. Nous sommes allés nous promener en montagne et nous avons vu des chevreuils. Quelles créatures gracieuses ! Ce sont certainement les plus beaux animaux de la création. Cet endroit est le paradis sur terre ! Je l'adore.

Le 1er NOVEMBRE : La saison de chasse au chevreuil commence bientôt. Je ne peux pas croire qu'on puisse tuer un si bel animal. J'espère qu'il neigera bientôt. J'aime vraiment le Québec (sauf en ce qui concerne ses lois sur la chasse, bien sûr. Mais, il est vrai que nature et sauvagerie vont un peu de pair...).

Le 1er DÉCEMBRE : Il a neigé hier soir. Nous nous sommes réveillés ce matin pour découvrir que tout était devenu blanc. Une vraie carte postale ! Nous sommes tous sortis et avons fait un combat de boules de neige. C'était vraiment le pied ! Quel bel endroit ! L'air est pur, tout est propre et blanc. C'est magnifique !

Le 10 DÉCEMBRE : Encore de la neige hier soir. C'est merveilleux ! La "charrue " nous a encore fait une petite blague dans l'entrée. (Les Québécois appellent "charrue" le chasse-neige qui pousse la neige hors des chemins. Une autre de leurs cocasses expressions si typiques...) Les Québécois sont sympas... De bons vivants qui aiment s'amuser malgré la neige et le froid, quoi !

Le 15 DÉCEMBRE : Encore de la neige hier soir. J'ai été un peu embêté hier parce que je n'ai pas pu sortir la voiture de la cour pour aller travailler. La neige, c'est très beau, mais j'avoue que je suis un peu épuisé de pelleter."Crisse de charrue", comme disent si typiquement les Québécois ! "Crisse" est un juron utilisé par les habitants de ce pays ayant une tradition catholique très imprégnée. Les habitants semblent l'utiliser assez fréquemment, à cause de l'hiver peut-être... À éviter quand même car il s'agit d'une expression vulgaire, me disent même les gens d'ici. Je crois que leur manque de vocabulaire amène les Québécois à utiliser ce juron plutôt que des expressions plus recherchées).

Le 21 DÉCEMBRE : Il est encore tombé de la merde blanche hier soir. Tu ne le croiras pas, mais j'ai des ampoules plein les mains à force de pelleter. Je crois que le gars de la "charrue" se cache dans un coin de la rue et attend que je finisse de pelleter pour remplir mon entrée de voiture. J'ai d'abord cru qu'il nous faisait ça parce que nous étions nouveaux dans le coin, mais je crois maintenant que c'est parce qu'il est fondamentalement " un calice de chien sale ". (" Calice de chien sale " est une expression parfois employée par les gens d'ici pour désigner les gens avec qui ils ont des conflits ou qu'ils n'aiment carrément pas.)

Le 25 DÉCEMBRE : Joyeux Noël ! "Hostie de crisse de temps des fêtes à "marde", comme ils disent parfois ici. Il est encore tombé de la tabarnac de neige "Tabarnac" est un autre juron catholique qui vient du mot "tabernacle"). Un Noël blanc, c'est bien beau, mais n'empêche que si jamais je mets la main sur le calice de chien sale qui conduit la charrue, je m'en vas y faire faire " un hostie de boutte " sur les coudes. (Autre expression typique, mais tu commences a t'en foutre, des expressions typiques...) Je ne comprends pas pourquoi ils ne mettent pas plus de sel (ils disent "calcium", ces cons de Québécois !...) sur les routes pour faire fondre la glace.

Le 27 DÉCEMBRE : C'est pas croyable, mais il est encore tombé de la crisse de neige hier soir ! Et ce matin, on se les gèle à se les fendre ! Ca fait trois jours qu'on n'est pas sortis de la maison, sauf pour pelleter la tabarnac d'entrée à chaque fois que le calice de chien sale passe avec son hostie de charrue ! On peut aller nulle part. Le char (Ils disent "char" au lieu de voiture parce qu'ils ont tous la bouche gelée) était pris dans une véritable montagne de neige. Quand j'ai eu enfin fini de tout gratter, le crisse de " bazou " (ça c'est une bagnole aussi, ils passent leur vie à filer des noms à la con aux bagnoles....) voulait pu partir à cause du frette ! Y faisait moins vingt-sept à matin, calice ! Ça se peut presque pas ! Avec le facteur vent à marde, ça faisait moins 44 Celsius ! Incroyable ! Tu vas pas pisser dehors avec un temps pareil, j'te jure ! Sauf que nous, il faut qu'on aille pomper l'eau à bras dans le hangar à côté... Si on avait su, on aurait acheté une maison avec pompe électrique et puits intégrés comme eux ! En plus d'être un peu cons, ils doivent pas avoir la bite grosse en hiver, eux-là ! Québec, pays des bites gelées ! Ha ! Ha ! Ha ! Ce midi, la gonzesse de la météo a annoncé qu'il ferait un peu plus chaud mais qu'il allait tomber 10 pouces de plus de neige "à soir"... Dix pouces, c'est la longueur de ma queue (sans blague !), et ça fait dans les 20 centimètres...

Le 28 DÉCEMBRE : La gouine de la météo se l'est mise complètement dans le trognon, la connasse ! On en a eu pour 24 pouces de c'te calice de marde-là ! 24 pouces, crisse de calice de tabarnac ! Soixante centimètres ! Non, mais tu te rends compte ? Ca sera pas fondu avant l'mois d'août, ça, calvaire ! Pis tu le croiras pas, mais la charrue est restée prise dans le banc de neige en face, pis l'hostie d'écœurant qui la conduit est venu cogner chez nous pour demander s'il pouvait emprunter ma pelle ! Après lui avoir dit que j'avais passé au travers six pelles pour pelleter toute la marde qu'il m'avait poussé dans l'entrée, j'y ai cassé la septième sur sa crisse de tête de d'épais !

Le 30 JANVIER : On a fini par sortir de la maison aujourd'hui. On a enfin pu se rendre à l'épicerie pour acheter de quoi manger, mais en revenant un calice de chevreuil s'est crissé devant le char pis je l'ai fessé. J'ai pour 3000$ de dommage ! L'hostie d'imbécile m'a vu arriver, j'ai klaxonné, mais y est resté la à nous regarder foncer su lui comme un crisse d'innocent ! Comment ça se fait que les hosties de chasseurs les ont pas tous tués au mois de novembre, ces hosties de pourritures-là ? J'ai jamais pensé qu'un animal puisse être si stupide !

Le 1er MAI : J'ai emmené le char au garage. Y'est plein d'hosties de trous ! Plein, d'un boutte à l'autre, calvaire ! Y a pas six pouces carrés qu'y a pas de rouille, calice, à cause de l'hostie de calcium qu'ils mettent partout dans les chemins, c'te gang de tabarnac d'épais-là ! Ça peut ben leu coûter cher de vivre icitte, hostie de calice ! Y scrappent un char par année, c'est sûr, à marcher d'même, gang de tabarnac !

Le 30 MAI : Marie-Maude pis moé, on a décidé de crisser notre camp en France. La neige a même pas fini de fondre dans le boés que les hosties de maringouins (ça c'est des putains de moustiques qui te font des cloques comme des balles de tennis) pis les tabarnac de mouches noires commencent à sortir (ces mouches-là, tu peux pas le croire elle te bouffent le steak sur le dos...). On peut même pas prendre une bière dehors sans n'avoir plein 'à face, calice, moi qui voulait profiter de mon beau lac ! J'en ai plein le cul du Québec et des hosties de Québécois ! J'peux pas comprendre qu'y aille du monde assez innocent pour rester dans un crisse de trou pareil !

 

On se calme...c'est de l'humour

 

Bonne année!

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 22:48

queteux

 

Le Québec aura droit à une somme record de 9,5 milliards de dollars en paiement de péréquation de la part du gouvernement fédéral en 2015-2016, une hausse de 235 millions comparativement à l'exercice financier en cours.

 Au cours de la dernière décennie, les paiements de péréquation versés au Québec auront donc doublé, passant de 4,79 milliards de dollars en 2005-2006 à 9,521 milliards l'an prochain, un signe indéniable que l'économie québécoise n'arrive pas à combler l'écart qui la sépare de celle des provinces les plus riches, comme l'Alberta, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan, selon des chiffres du ministère fédéral des Finances obtenus par La Presse.

 

Le ministre des Finances, Joe Oliver, doit confirmer l'ampleur des montants de péréquation qui seront versés aux provinces les moins riches aujourd'hui, alors qu'il rencontre ses homologues provinciaux au centre-ville d'Ottawa

 En tout, six provinces auront droit à des paiements de péréquation, un programme fédéral qui permet de redistribuer la richesse nationale entre les provinces les moins bien nanties afin de les aider à offrir des services publics de qualité comparable à ceux qui sont offerts par les provinces plus riches sans avoir à taxer leur population plus que la moyenne nationale.

 Outre le Québec, les autres provinces sont l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et le Manitoba. En 2015-2016, Ottawa versera en tout 17,342 milliards de dollars à ces provinces. Le Québec obtiendra la moitié de cette somme. L'Ontario, qui a commencé à recevoir des paiements de péréquation pour la première fois de son histoire en 2009-2010, touchera 2,363 milliards au cours du prochain exercice financier. Les autres provinces moins riches se partageront le reste du pactole.

 En tenant compte du transfert canadien en matière de programmes sociaux, du transfert canadien en matière de santé et de la péréquation, le Québec obtiendra 20,3 milliards en transferts d'Ottawa en 2015-2016, soit presque le même montant que l'Ontario (20,4 milliards), même si cette province compte 5,4 millions d'habitants de plus.

 PAIEMENTS DE PÉRÉQUATION AU QUÉBEC

2005-2006 : 4,7 milliards

2006-2007 : 5,5 milliards

2007-2008 : 7,1 milliards

2008-2009 : 8,0 milliards

2009-2010 : 8,3 milliards

2010-2011 : 8,5 milliards

2011-2012 : 8,1 milliards

2012-2013 : 7,7 milliards

2013-2014 : 7,8 milliards

2014-2015 : 9,2 milliards

2015-2016 : 9,5 milliards

 

 

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 22:43

ARTICLE PARU DANS LA PRESSE DU 16 DECEMBRE 2014

947140-2038-quart-quebecois-auront-65.jpg

À la lumière des plus récentes projections de Statistique Canada, le chef de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, a déploré le fait que « le poids démographique du Québec au sein du Canada continue de diminuer ». En effet, selon l’agence fédérale, dans 25 ans, les Québécois constitueront 21 ou 22 % de la population de la fédération, contre 23 % aujourd’hui et 28 % en 1971.

M. Bédard voit dans cet affaiblissement démographique un argument en faveur de l’indépendance : « Il est à prévoir que notre position de nation minoritaire à l’intérieur du Canada ira en s’aggravant et que notre influence sur les décisions fédérales continuera d’être de plus en plus négligeable. »

La diminution du poids démographique du Québec ne date pas d’hier, mais le problème est de plus en plus préoccupant. Il ne le serait pas moins si la province devenait pays. L’influence d’une nation dépend, en grande partie, de sa force économique, elle-même tributaire de son dynamisme démographique. Une population jeune et en croissance produit plus de richesse, alors qu’une nation vieillissante et en déclin voit son économie se scléroser. Il y a 30 ans, le PIB du Québec représentait 23 % du PIB canadien ; depuis, il a glissé à 19 %.

 

Au sein de la fédération, cet affaiblissement entraîne une influence politique moindre. Pour demeurer incontournables, les Québécois devront redoubler d’efforts.

 

Si le Québec choisit un jour la séparation, il se trouvera en position de faiblesse lorsque viendra le temps de négocier une association avec le reste du Canada. Ceux qui croient que les nouveaux arrangements seraient plus avantageux que ceux d’aujourd’hui se trompent lourdement.

Ce n’est pas en raison d’un complot du fédéral que la population du Québec croît moins vite que celle du reste du pays. Cette évolution résulte de décisions prises au Québec.

Un exemple : l’entente Canada-Québec sur l’immigration, signée en 1991, permet à la province d’accueillir beaucoup plus d’immigrants que sa part de la population canadienne.

Or, bon an, mal an, le Québec reçoit au mieux 20 % de tous les immigrants arrivant au Canada. De plus, au cours des quatre dernières années, le Québec a perdu des centaines de milliers d’habitants au profit des autres provinces. Tout indique que cette saignée est en bonne partie due à la conjoncture politique et économique prévalant ici.

 

Dans l’avenir prévisible, la prospérité du Québec souffrira aussi de son vieillissement. Déjà, la province est l’un des États les plus vieux d’Amérique du Nord, avec 17 % de sa population âgée de 65 ans et plus. Ce phénomène va s’accentuer : en 2038, le quart des Québécois aura 65 ans et plus.

À mesure qu’il s’affaiblit, le Québec voit diminuer sa capacité de faire des choix. Afin de se donner plus de marge de manœuvre – plus de souveraineté… –, les Québécois doivent prendre à bras le corps les problèmes qui sont à l’origine de cette anémie. Malheureusement, on ne voit poindre aujourd’hui aucun signe de l’avènement d’une telle prise de conscience.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 22:36

 

ARTICLE DE FRANCOIS CARDINAL DANS LA PRESSE DU 19 DECEMBRE 2014

948624-lundi-dernier-rue-sainte-catherine.jpg

On est à quelques jours de Noël. Les consommateurs veulent consommer. Les retardataires se bousculent. C'est LA période la plus importante pour les commerçants.

Et pourtant, la rue Sainte-Catherine fait pitié.

Le mot est dur, mais juste. Car après avoir arpenté l'artère de long en large cette semaine, je ressentais une grande honte devant l'état de malpropreté de l'artère la plus connue et la plus visitée de la métropole. Et ce, en pleine période des Fêtes.

Je me suis promené toute la journée entre la rue Crescent et le square Phillips, lundi dernier. J'ai ouvert les yeux. J'ai pris soin de noter les opérations de nettoyage, et qu'ai-je vu?... Rien. Pas un balai, pas un col bleu, pas un préposé au ménage de la journée.

À 10h, les poubelles débordaient des déchets du week-end. Et en fin de journée, alors que les cols bleus étaient affectés au déneigement, elles débordaient toujours.

Seule différence: ces petits monticules d'emballages et de verres de carton qui s'étaient formés sur les poubelles... et tout autour lorsque l'amoncellement avait eu le malheur de s'écraser au sol (d'ailleurs, pourquoi se permet-on de jeter des déchets au sol quand il y en a déjà? Je ne comprends pas).

Oui, il y avait bien quelques rares poubelles qui ne vomissaient pas leurs ordures. Mais celles-ci étaient entourées de sacs verts. Eux-mêmes remplis d'ordures

***

Atterré, j'ai poursuivi mon observation en me mettant à la place d'un touriste qui débarque sur la Sainte-Cath.

Misère...

Les décorations de Noël suspendues aux lampadaires sont au mieux banales. Le trottoir est un tapis de petits cailloux. Et tout autour, on voit une malpropreté, encore une fois, affligeante.

Les bornes de stationnement sont couvertes de tags, de même que les boîtes aux lettres et les téléphones publics. Les boîtes noires électriques sont tapissées de gribouillis qui semblent remonter à l'époque du break dance. Quelques arbres coupés à un mètre du sol semblent attendre je ne sais quel bûcheron.

En face du magnifique édifice de La Baie, un kiosque couvert de graffitis. Quelques pas plus loin, en face de l'ancien Eaton, un chantier à l'abandon. De gros blocs de béton oubliés dans la rue. Une portion de trottoir éventrée. Des barrières et des cônes orange, aussi, qui obligent les piétons à faire la file pour passer un à un.

Plus à l'ouest, le scénario est similaire. Le chantier du futur Aritzia s'avance sur le trottoir. Des cônes orange traînent au sol. Une colonne publicitaire érigée au milieu du trottoir laisse à peine trois pieds de large aux passants, qui doivent là encore faire la queue pour passer au compte-gouttes.

Comment dites-vous? Le DIX30 livre une concurrence «déloyale» à la «plus grande artère commerciale au Canada» ?

***

En observant ce spectacle désolant, je me suis rappelé la sortie de Charles Lapointe, en 2007. Alors président de Tourisme Montréal, il avait profité de sa tribune à la Chambre de commerce pour dénoncer haut et fort «les petites horreurs» qui enlaidissent la ville.

Devant un maire Tremblay rouge de colère, il avait montré du doigt les rues sales, les lampadaires aux ampoules brûlées et les arbres ayant laissé place à des trous béants. Cette sortie avait alors propulsé la propreté au rang de priorité.

Est-on revenu à la «ville sale» de l'époque? Quand même pas. Mais je constate que les belles intentions estivales disparaissent dès que le mercure tombe au-dessous de zéro. Comme si la saison froide était une bonne raison d'arrêter de prendre soin de la Sainte-Catherine...

On arrête de nettoyer les graffitis comme si les graffeurs prenaient congé en hiver.

On laisse les abrasifs sur le sol de novembre à mai comme s'il était normal de marcher sur des tapis de gravier et de sel.

On réduit de moitié la brigade de propreté comme si les détritus disparaissaient dans les bancs de neige.

Et dès qu'il y a une tempête, on transfère au déneigement les cols bleus affectés au nettoyage comme si la propreté était un luxe qu'on se permettait seulement quand il y a des employés de libres

***

Allez pourtant à Boston ou Chicago. Allez à Paris, où les cols bleus prennent les rues d'assaut chaque matin. Allez à Toronto, où l'hiver complique là aussi la tâche. Et partout, vous verrez des rues commerciales aussi propres que le plus propre des centres commerciaux.

N'a-t-on pas la même fierté?

Pourquoi accepte-t-on ces horribles poubelles toujours ouvertes au grand vent? Pourquoi ne les vide-t-on pas plus souvent? Pourquoi sont-elles aussi laides et sales?

Pourquoi ne prend-on pas la peine de nettoyer les abrasifs lorsque le temps se radoucit? Pourquoi n'exige-t-on pas que les Postes Canada, Bell et Stationnement de Montréal nettoient leurs équipements les plus exposés à la vue?

Pourquoi semble-t-on attendre le grand réaménagement de la rue Sainte-Catherine en 2017 pour agir quand il suffirait de quelques ajustements pour profiter d'une artère propre?

Bref, pourquoi le maire de l'arrondissement de Ville-Marie, un certain Denis Coderre, tolère-t-il que la principale artère commerciale de sa ville soit si sale?

 

 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 02:04

Capture-copie-4.PNG

Article paru dans l'express

L'avenue du Mont-Royal, l'une des plus célèbres artères de Montreal, qui grimpe doucement vers la Montagne (le mont Royal) a bien changé en quelques décennies. Fini les menus du midi à 5,99 dollars (fèves au lard et french fries, ketchup et relish inclus) et les boutiques de linge "à rabais". Même l'Aubainerie, le populaire "magasin à rayons", a rafraîchi ses stocks et modernisé ses espaces clients. Ce faisant, elle a aussi monté ses prix. Aujourd'hui, pour se vêtir élégamment sur l'avenue, on achète des créations locales ou importées (surtout européennes) en grignotant des macarons. 

Même la poutine, la spécialité gastronomique du Québec, qu'on ne présente qu'à ceux qui n'ont jamais mis le pied dans la belle province, a l'air de lever le nez sur son passé graisseux (frites baignant dans une sauce brune et parsemées de "crottes" de fromage). Désormais, on vous la sert garnie au foie gras et nappée de Pied de vent (fromage québécois artisanal). L'avenue Mont-Royal se trouve au coeur du Plateau, magistralement dépeint par le célèbre auteur québécois Michel Tremblay dans ses romans et ses pièces de théâtre. Ce quartier, autrefois habité par des ouvriers francophones, loin des demeures cossues des patrons anglophones situées plus à l'ouest, est passé d'une ambiance populaire et familiale à celle d'un ghetto à bobos. Les urbanistes parlent de "gentrification" d'un quartier. Il y a de cela, mais pas seulement. 

Le Français est bien équipé

Arpentez l'avenue à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, vous y croiserez immanquablement des grappes de jeunes en doudoune Canada Goose et en bottes Sorel, sac à dos Quetchua négligemment porté sur l'épaule. Et si vous demandez l'heure à l'un d'eux, vous savez déjà qu'il vous la donnera avec l'accent de Neuilly-sur-Seine ou de Toulouse, en écrasant sa clope sur la chaussée (car les Français fument encore beaucoup par rapport aux Québécois). Bref, l'avenue du Mont-Royal est devenue LE repaire des Français installés au Québec. 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes: la communauté hexagonale du Québec s'est accrue de 72% en dix ans. Et sur les 100 000 expatriés vivant à Montréal, environ 28% choisissent le Plateau pour sa qualité de vie indéniable, qui répond à leurs habitudes de vie ­ surtout alimentaires. Boulangeries, boucheries et petits cafés ont en effet détrôné les grands supermarchés d'alimentation. Un phénomène auquel ils ne cessent, d'ailleurs, de participer; ce sont précisément les immigrants français qui sont à l'origine de tous ces petits commerces. 

Le débat houleux sur la Charte identitaire québécoise qui a divisé la province à l'automne dernier a eu, entre autres effets, celui de faire émerger dans les médias la question de la francisation du Plateau (et de Montréal plus largement). "L'occupation massive d'un quartier par une communauté culturelle, quelle qu'elle soit, a toujours le même effet pervers: cela crée un ghetto, analyse Luc Larrivée, un Québécois de 48 ans qui a toujours vécu sur le Plateau, par ailleurs très francophile et ouvert sur les différentes communautés culturelles. Et malheureusement, cette concentration peut provoquer un rejet fâcheux de la part des Québécois purs et durs!" 

Normal, diront les anthropologues, pour un peuple minoritaire qui a dû (et doit encore) se battre farouchement pour défendre sa langue et sa culture dans un pays majoritairement anglophone. Le spectre de l'assimilation culturelle sommeille toujours dans l'inconscient collectif des Canadiens français. 

Dans les cafés, "clients comme employés sont parfois tous Français"

"Sur le Plateau, dans certains party du vendredi ou du samedi soir, il n'y a que des Français", s'étonne Naïs Hémon, une étudiante québécoise d'origine française. C'est comme s'ils recréaient une microsociété entre eux, sans vraiment s'intéresser à la culture du pays où ils vivent. Même si ceux-ci sont surtout des PVtistes. En colocation avec d'autres compatriotes, ils décrochent facilement une jobine dans une boutique ou un café du coin. Du coup, clients comme employés sont parfois tous Français! De quoi redonner une nouvelle jeunesse à l'expression bien connue de "maudits Français". 

Le Français est snob

Alors, est-ce qu'il "Y'a trop de Français sul' Plateau"? C'est en tout cas le tube du moment. La "toune" s'est propagée à toute allure sur YouTube. Plus de 100 000 visionnements en moins d'un mois! Son auteur, Fred Fresh, un jeune concepteur publicitaire et musicien français, y chantonne, sur un ton badin et volontairement provocateur, tous les clichés véhiculés sur les Français vivant à Montréal ­ et sur le Plateau en particulier. Sur la vidéo, il sautille, une baguette de pain à la main, dans différents lieux bien connus du quartier: "Mon quartier a des airs de territoire occupé par une bande de snobinards qui travaillent dans la com..." 

"Cette "toune" c'est l'histoire des Français qui se moquent des Français qui habitent sur le Plateau, résume Fred Fresh. Une tendance qu'on observe surtout chez les immigrants des anciennes générations qui s'approprient l'idée originale d'être venus vivre au Québec et la refusent aux immigrants récents. Ce phénomène d'auto-exclusion culturelle est typiquement français. Les immigrants d'autres pays démontrent souvent plus de solidarité et d'empathie à se retrouver en terre étrangère et se tiennent les coudes." 

Quoi qu'il en soit, si vous trouvez qu'il y a trop de compatriotes sur le Plateau, il existe une solution: changez de quartier! A Montréal, ou ailleurs au Québec, ce n'est pas l'espace qui manque...  


Partager cet article
Repost0
5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 03:42

Article paru dans la presse

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201410/07/01-4807009-reduction-des-depenses-de-quebec-regardez-vers-lontario.php

 

À l'époque de Lucien Bouchard, il était de bon ton de casser du sucre sur le dos de l'Ontario. Les deux provinces se rapprochèrent par la suite; un axe McGuinty-Charest était plus évident.

Mais on risque d'entendre davantage parler de l'Ontario, dans un autre contexte, dans les prochaines semaines.

Quelle direction prendra le comité qui doit cibler 3,2 milliards à supprimer dans les programmes gouvernementaux? Regardez vers l'Ontario, confie-t-on. Un échange bien fugace hier avec Claude Montmarquette révèle que les comparaisons entre les finances publiques des deux provinces font l'objet de mises à jour. Le document était truffé de comparaisons avec le principal partenaire commercial du Québec. Depuis, l'Ontario «a traversé une crise économique plus sévère que nous, leur industrie était plus à risque», convient facilement Claude Montmarquette.

 

En dépit des déboires plus récents de nos voisins, bien des comparaisons tiennent toujours la route. En marge de son budget de juin, le ministre Carlos Leitao avait relevé que le poids des dépenses des administrations publiques dans l'ensemble de l'économie était toujours beaucoup plus important au Québec qu'en Ontario. En tenant compte du gouvernement provincial et des municipalités, les «dépenses publiques» au Québec comptent pour 28,7% de l'économie. En Ontario, c'est 22,2% pour 2013-2014. Le Québec est toujours bien moins riche que sa voisine, soit 44 595$ par habitant en 2012 contre 50 209$ en Ontario. Le tiers de la dette québécoise vient des déficits cumulés; c'est le quart en Ontario, même si la province a traversé des années de lourds déficits. La dette des déficits cumulés est plus importante en Ontario qu'au Québec, soit 167 milliards contre 119 milliards, mais ce doit être mis en perspective du fait que les Ontariens sont plus nombreux et plus riches. Dans une étude plus récente, le Fraser Institute relève que la dette directe en pourcentage du PIB atteint 49% au Québec, qui se démarque clairement des autres provinces à ce chapitre. L'Ontario est à 37,4%.

L'étude de Robert Gagné, qui dirigeait un groupe qui réunissait Claude Montmarquette, Pierre Fortin et Luc Godbout, a un peu vieilli. L'Ontario n'avait pas traversé encore les années de lourds déficits. Mais la toile de fond, la comparaison constante entre les choix de Québec et de Toronto, tient toujours la route. Dans des secteurs comme l'aide aux entreprises, l'agriculture et les transferts aux municipalités, le Québec dépense bien plus que son voisin.

Le constat du document Le Québec face à ses défis était percutant: le panier de services publics est toujours plus généreux au Québec. Même quand les deux provinces financent la même activité, la contribution du Québec est toujours plus importante.

Ainsi, si le Québec s'alignait sur l'Ontario pour définir le panier de services à sa population financés publiquement, il dépenserait annuellement 17,5 milliards de moins. Le Québec finançait 26% plus de services publics que l'Ontario, une situation qui n'a guère varié depuis 2010, explique-t-on. À l'époque, les économistes avaient évalué les dépenses de programmes des deux provinces en éliminant l'impact des prix et des salaires différents. En tenant compte des populations respectives, le Québec dépensait 1,5 milliard de plus que l'Ontario en santé, 1,4 milliard de plus en éducation et 5,4 milliards de plus pour la famille et les services sociaux. En transports et en communications, le Québec paie 4 milliards de plus qu'il ne débourserait s'il rajustait le panier de services avec ce qui est offert aux Ontariens.

Déjà le Québec payait beaucoup plus pour ses services de garderie, un secteur où Québec a l'intention de changer bien des choses. Les subventions par place étaient de 4600$ au Québec en 2005, contre 3300$ dans l'ensemble du Canada et 2300$ en Ontario. Québec paie beaucoup plus que l'Ontario pour les soins de longue durée. Ici, 23% des places d'hébergement appartiennent au secteur privé, alors que c'est 80% en Ontario.

À cause des distances et du rattrapage d'années de négligence, le secteur des transports coûte aussi beaucoup plus cher au Québec. L'accélération des dépenses d'infrastructures, notamment, fait que le financement de cette activité coûte, toute proportion gardée, 4 milliards de dollars de plus au Québec.

Troisième en importance, l'écart de 1,8 milliard pour le traitement des entreprises vient en bonne partie de crédits d'impôt plus généreux au Québec pour l'investissement, la recherche et de développement des régions. Aussi, les contributions de Québec au secteur agricole creusent le fossé entre les deux provinces sous l'angle des finances publiques.

Québec dépense relativement 1,5 milliard de plus en éducation. C'était en 2009 et cette réflexion a servi d'appui à la décision de hausser les droits de scolarité, unique source de la différence entre les deux provinces.

À l'époque, le comité avait brandi une baguette magique: la tarification. Mais il est vite apparu que l'équilibre ne se trouvait pas dans le prix des permis de pêche. Le comité proposera de revenir aux missions fondamentales de l'État, la santé, l'éducation, la justice et la protection de la sécurité publique.

Le reste, dont le coût est souvent démesuré par rapport à notre voisin, est sur la table de travail du comité Robillard.

Partager cet article
Repost0

  • : Monrégal, Canada
  • : IMMIGRATION CANADA: De Paris à Montréal, vivez l'installation d'un jeune Français au Canada. Récits, démarches, infos, nombreuses photos
  • Contact