Alors on le sait et on l’a bien compris. Au Québec on parle Français…Seul ilot francophone en Amérique du Nord, entoure et influence par les anglophones depuis 3 siècles les Québécois ont fait de langue Française une part entière de leur identité presque synonyme de survie nationale.
Au début des années 60, « d'une façon générale, l'économie et l'emploi étaient aux mains des anglophones, les travailleurs francophones gagnaient moins que les anglophones, les enfants des immigrants fréquentaient en grande majorité l'école de langue anglaise et l'anglais prédominait dans l'affichage et dans les entreprises. »
Pour protéger l'usage du français, le gouvernement du Québec a dû intervenir.
D'abord timidement, en 1969, avec la loi 63 qui privilégiait le français comme langue d'enseignement, sans exclure l'anglais. Cette sorte de « libre choix » a créé beaucoup de mécontentement dans la population francophone qui voyait les immigrants intégrer systématiquement le réseau scolaire anglophone. Cette réaction populaire a conduit à l'adoption, en 1974, de la loi 22 qui proclamait le français langue officielle au Québec. Finalement, en 1978, le gouvernement indépendantiste du premier ministre René Levesque adoptait une véritable charte de la langue française connue sous le nom de loi 101.
La charte de la langue française (communément appelée la loi 101) est une loi définissant les droits linguistiques de tous les citoyens du Québec et faisant du Français, la langue de la majorité, la langue officielle de l'État québécois.
La loi inclus entre autre le droit pour chaque citoyen de se faire informer et servir en Français, le droit de travailler en Français, le droit de recevoir l’enseignement en Français.
La loi impose également la francisation des enseignes des entreprises, les inscriptions en Français devant être obligatoirement plus grandes que les traductions en Anglais.
L’étiquetage des produits, la documentation commerciale, les affichages commerciaux, la langue des logiciels doivent être en Français.
Pour veiller à ce que la loi soit rigoureusement respectée, Le gouvernement Québécois instaure également l’office Québécois de la langue Française, véritable police des langues, n’hésitant pas à mener les récalcitrants devant les tribunaux.
Certaines entreprises s’adaptent :
Les briques de la brewery Molson’s de Montréal sont changées pour Molson.
Le Kentucky Fried Chicken (KFC) devient le Poulet Frit du Kentucky (PFK)
Le Big Mac de Mac do devient la grosse Bouchée,
Le Happy Meal, le Joyeux Festin,
Business Dépôt change totalement de nom et s’adapte a Bureaux en Gros.
Pourtant, beaucoup d’anglophones Québécois s’estimant pris en otage, choisissent l’exil, la plupart partent en Ontario ou vers les provinces de l’ouest. Entre la fin des années 70 et la fin des années 80 on parle d’un million de Québécois anglophones qui quittent le Québec, entrainant par la même occasion, un dépeuplement du Québec.
En outre, La loi 101 rendant le Français obligatoire pour les entreprises de 50 employés et plus, incite plusieurs entreprises financières et multinationales contrôlées par des anglophones et siégeant a Montréal à s’installer en Ontario.
Montréal, capitale financière du Canada jusque la, voit donc son économie fortement s’affaiblir au profit de Toronto qui devient capitale économique dans les années 70.
Surement le prix a payer pour vivre dans la seule province officiellement francophone en Amérique du Nord.
Au cours des années, et au rythme des différentes vagues d’immigration, les anglophones ont été plus ou moins présents au Québec. Aujourd’hui, 8% des québécois ont l’anglais pour langue maternelle soit le deuxième groupe linguistique en importance au Québec derrière les francophones.
Au 18 eme siècle, beaucoup d’Anglais s’installent au Québec, formant rapidement une élite marchande et financière. On retrouve toujours cet héritage dans les quartiers de Westmount et de Golden Square mile.
Ils sont rejoints plus tard par les loyalistes Américains à la couronne d’Angleterre qui s’installent en Estrie et dans l’Outaouais ou ils fonderont bon nombre de villages.
Au début du 18eme siècle, des millions d’Irlandais fuyant la grande famine s’installent au Québec, faisant des Irlandais le deuxième groupe ethnique au Québec apres les Français.
Ils s’installent et créent les quartiers de Griffintown et Pointe Saint Charles et sur la rive sud ouest. Les traversées de l’atlantique durant plusieurs mois, beaucoup d’enfants Irlandais se retrouvent orphelins. Ces enfants furent adoptés principalement par des francophones du Bas Canada. Ils durent se battre pour le droit de conserver leurs noms de famille irlandais, et la majorité réussirent. Aujourd'hui, bien des Québécois ont un nom d'origine irlandaise (Riel qui vient de l'irlandais Reilly ou encore Caissie qui vient de l'irlandais Casey).
En 1860 la communauté Afro canadienne (Anglophones) s’agrandit a Montréal avec l’arrivée de l’industrie ferroviaire et ils ‘s’installent dans les quartiers de Saint Henri et Little
Burgundi.
Plus tard, les communautés Grecques, Italienne et Juives de l’est, et Chinoise adoptent également l’anglais comme langue maternelle.
Ils s’installent le long du boulevard Saint Laurent avant de s’établir dans des banlieues plus prospères comme Cote Saint Luc Hampstead, Montréal Ouest et l’ouest de l’ile. (West Island)
Fort de toutes ces influences, la plupart des Montréalais parlent parfaitement l’anglais et le Français. Il y’a également beaucoup de bilingues. Par bilingue, je comprends les personnes pouvant parler Anglais et Français sans accent. On parle de bilingues francophones, Quelqu’un qui parle sans accent les 2 langues mais dont la langue maternelle est le français ou anglophones, si sa langue maternelle est l’anglais.
Dans le plus souvent des cas des anglophones qui sont allés dans des écoles françaises et ont grandis avec les 2 langues.
Dans la vie de tous les jours, on s’adapte en parlant anglais ou Français en fonction du confort de son interlocuteur. Je rentre dans un commerce en disant Bonjour mais sent que le vendeur n’est pas confortable en Français et je passe a l’anglais tout de suite au cours de la conversation.
Alors à la question, faut-il être bilingue pour s’installer au Québec ? La réponse est NON.
A ma grande surprise, j’ai découvert que sorti de Montréal, la plupart des Québécois ont un Anglais très limité. Il est donc tout à fait possible d’habiter au Québec sans parler l’Anglais.
Toutefois, et surtout à Montréal, avoir des bases d’anglais est un plus indéniable dans la vie de tous les jours. Dans un cadre professionnel, surtout pour tous les postes en contact avec la clientèle maitriser l’anglais est obligatoire. Malgré le fait Québécois et toutes les lois, l’anglais est très souvent la langue parlée couramment au travail et ceci même entre francophones. Il est donc très recommandé de maitriser l’anglais un minimum.
Le gouvernement du Québec et la plupart des universités offrent des cours d’anglais gratuits. Aucune excuse donc pour ne pas maitriser la langue de Shakespeare et balbutier dès qu’un passant nous demande un renseignement.
L’anglais Canadien est tout à fait similaire à l’anglais Américain et il est difficile de discerner un accent. Les provinces maritimes comme Nova Scotia ou certains ontariens ont des accents un peu différents mais la plupart des Canadiens de l’ouest n’ont aucun accent audible.
Seule petite différence, les Canadiens sont connus et moqués pour ponctuer chaque fin de leur phrase par « Eh ! »
« What’s up Eh ?! »
Comme le dit la chanson, « They say Eh ! instead of « what » or “though” that’s the mighty power of Canada ! "
Certaines personnes prononcent également “ About “ (a boat) A- boot
Quelle importance finalement ? Au Quebec, on speak french 'sti !