On le lit, on nous le dit, on en est même conscients nous-même, mais il faut vraiment le vivre avant de vraiment en saisir la signification : Il n’y a pas de pays parfait.
Et après trois ans et quatre mois à Montréal, j’ajouterais que la belle province n’échappe pas à la règle.
Il suffit de remonter dans mes contributions précédentes, pour le lire : Je suis venu au Québec pour trouver un dynamisme économique et professionnel que je pensais supérieur à la France, la qualité de vie, la fameuse gentillesse des Québécois, ouverts et accueillants, dans cette terre ou les cultures se côtoient sans préjugés, la ou des petits anges courent les fesses nues dans les champs de blé en jouant de la harpe…
Alors, rêves, illusions, et bisounours mis à part qu’en est-il vraiment ?
Le Québec est une province absolument magnifique. Les paysages sont grandioses, parfois immaculés. Je n’ai pas exploré tout le Québec, mais une bonne partie, (il me manque seulement la côte nord et la Gaspésie) et coté paysage, la belle province porte bien son nom.
TRAVAILLER AU QUÉBEC
Au niveau du dynamisme professionnel, j’ai eu la chance de décrocher un emploi rapidement et d’être promu en tant que directeur de l’hébergement peu après.
Je dois avouer que les choses ne seraient sans doute pas allées aussi vite en France. Malgré plusieurs diplômes et beaucoup d’expérience dans mon domaine, on semble hésitants à faire confiance et à promouvoir les jeunes dans les compagnies Françaises.
Au niveau professionnel, l’ambiance Québécoise est plus décontractée, détendue, conviviale. Moins de chichis, de vouvoiement, de monsieur truc…
Au niveau de la tenue, la plupart des hommes d’affaires ne portent plus de cravate. De manière générale, les hommes comme les femmes sont moins élégants que les Parisiens, et privilégient le confort au style.
Les managers sont très proches des employés. Le bien être des collaborateurs est promu en tout temps pour le développement de l’équipe.
Coté professionnel, la France ne me manque pas, quoique j’avale de travers à chaque email reçu avec une faute à chaque mot.
La langue d’usage est l’anglais. A l’instar des autres directeurs, je ne considèrerais pas embaucher un candidat qui n’est pas parfaitement bilingue.
Il est important de travailler pour une grande compagnie capable d’offrir des avantages sociaux intéressants tels que régime de retraite, assurance médicale et semaines de vacances supplémentaires.
DEVENIR PROPRIÉTAIRE AU QUÉBEC
Au niveau qualité de vie, j’ai eu la chance de pouvoir acheter un condo après seulement un an. J’ai trouvé l’accession à la propriété bien plus simplifié qu’en France et plus facile qu’a Paris évidemment ou les tarifs sont déraisonnables et les mises de fond de 40% rendent la propriété impossible aux jeunes.
Au niveau de la taille, des conditions de confort, je suis très satisfait et suis conscient que je n’aurais jamais pu me permettre cet achat à Paris.
Néanmoins, le Québec est la province Canadienne avec le taux le plus bas de propriétaires au Canada avec seulement 61% de propriétaires, la moyenne nationale étant à 69%.
On vous parlera surement aussi de la fameuse taxe Bienvenue. Non pas pour la Bienvenue mais bien du nom de son instigateur, a une époque où le Canada avait coupé ses aides financières aux municipalités Québécoises. Quoique cette aide soit rétablie, les municipalités continuent de taxer les nouveaux propriétaires de cette taxe absurde et unique au Québec.
Ce qui nous emmène à la spécialité Québécoise : LES TAXES !!!
Le Québec est l’une des provinces les plus taxées en Amérique du nord. Les Québécois ont un taux d’imposition (Fédéral/Provincial) de 48.2%, et la proportion totale des revenus allant à l’impôt est de 39% contre 32% au Canada et 24% aux USA.
Sur l’indice de liberté économique, allant de 1 à 10, 10 récompensant la plus grande liberté économique, le Québec score 3.2 en 2009 contre 5 en Ontario et 9 en Alberta, terminant bon dernier sur les 60 provinces nord-américaine.
Sur la taxe à la consommation, le prix hors taxe est majoré des 5% de taxe fédérale, résultat auquel s’ajoute la taxe provinciale, le consommateur étant donc taxé sur la taxe !
Alors les statistiques, c’est bien beau, mais quel est le résultat concret pour le consommateur : tout est plus cher au Québec !!! Il suffit de passer la frontière Ontarienne pour voir le prix au litre baisser de 0.10. Depuis que le Looney égale la valeur du dollar Américain, des milliers de consommateurs traversent les frontières du sud pour aller magasiner aux USA à bas prix. Incluant le cout du gas, les économies se chiffrent encore en centaine de $$.
REVENU MOYEN QUEBECOIS
Et ce n’est pas comme si les revenus Québécois étaient faramineux. Le revenu moyen d’un ménage Québécois est parmi le plus bas au pays. Seules les petites provinces de Nouvelle Ecosse et Prince Edouard sont derrière. Mais le Québec accuse $28 000K de différence par rapport à l’Alberta par exemple.
Bref, tout le monde le sait, immigrants comme pure laine, au Québec, on se fait taxer jusqu’à ne plus finir, on soutire de l’argent au contribuable dès la moindre occasion jusqu’à plus finir.
Alors 13.5% de taxe sur la consommation, vous me direz, oui c’est toujours moins qu’en Hollandie avec ses 19.6% de TVA. Oui mais quand on paye des taxes, on s’attend à des avantages sociaux en retour.
SOINS MÉDICAUX
Alors je vais faire vite, et n’en déplaise a certains, le système Québécois est pour le moi le pire système médical que j’ai vu. Des attentes interminables pour voir un médecin (allant jusqu’à 8h et plus), un Québécois sur cinq est sans médecin de famille et dois faire la queue dans les cliniques sans rdv dès le petit matin pour pouvoir être soigné. Les soins sont bons mais les locaux vieillissants, surpeuplés. Mieux vaut ne pas être malade au Québec !
Seuls les optométristes et les dentistes offrent des soins dignes de ce nom car non remboursés par la Ramq et donc privés !!
RÉSEAU ROUTIER
Avec un budget de 709 milliards on s’attend à ce que le réseau routier soit plaisant. Ayoye ! J’en ai déjà parlé, les routes Montréalaises sont les pires que j’ai vues de ma vie. On arrête de compter les nids de poule après 1000. Les routes et autoroutes sont en condition abominables. Une pelleteuse est même tombée dans un nid de poule géant en plein centre-ville. (Véridique !) en 2011, une poutre s’est effondrée dans le tunnel ville marie, manquant d’ensevelir un van dans un amas de débris et béton.
La plupart des infrastructures sont en mauvais état ou mal pensées mal construites. A chaque entrée d’autoroute ces voies uniques ou on essaye de s’insérer et de sortir au même endroit. Du jamais vu pour moi. Alors on peut blâmer l’hiver. Oui c’est vrai, le gel, la neige, le sel est dur sur l’asphalte. Mais le MN est l’Ontario ont des hivers similaires et des réseaux routiers convenables !!
On dit souvent qu’au Québec, il y’a deux saisons : L’hiver et la construction. Ce n’est pas faux. Car reboucher tous ces trous ca prends du temps, et on choisit souvent le meilleur moment pour fermer une route : vendredi soir 17h autoroute 40 fermée. Samedi soir de Game du Canadien : Sortie de la montagne fermée (menant au Centre Bell). Fin de semaine de la fête du travail : Autoroute 10 fermée (alors que tous les vacanciers des cantons de l’Est rentrent). Comme on dit : pas fort...
Le trafic à Montréal est absolument MONSTRUEUX. Je n’ai jamais vu ça. Même pas à Paris. Les maudits cônes oranges, les déviations, sont synonymes d’heures a « sacrer dans son char pogné dans trafic », et ce possible même en plein milieu de la nuit.
CONDUIRE A MONTRÉAL
Quand le trafic est clément, les conducteurs s’assurent de faire de votre trajet un réel cauchemar.
Je n’ai jamais vu des conducteurs aussi mauvais qu’a Montréal.
Les gens vous coupent a tout bout de champs, clignotant on ne connait pas, courtoisie zéro, c’est tout simplement incroyable. Je n’ai JAMAIS vu ça, ni à NY, ni à Chicago, Toronto ou sur le périf !
Intersection avec un stop. Vous êtes sur la voie principale a 10 m à 50 km/h, oh boy freinez car c’Est SUR que le gars va vous couper alors que y’a personne derrière vous pour ensuite vous roulez a 40km/h dans la face.
Les changements de voie incessants en vous faisant piler. La petite madame dans la voie de gauche a 60 a l’heure sur l’autoroute. Le gars qui vous laisse pas vous insérer il ne bouge pas de sa voie alors que les a cotés sont libres, il préfère vous voir foncer dans le mur !
Le p’tit monsieur qui laisse 100m entre lui et la voiture de devant le matin à 7h créant des embouteillages de malade derrière lui.
Ce qui me rend le plus malheureux, c’est le manque de courtoisie absolu, le manque de civisme.
Ici c’est moi moi moi. Rien à foutre des autres.
Eille, 8 ans de conduite à Paris, je n’ai jamais vu ça.
Stationnement, c’est très simple les créneaux c’est un désastre : capable de vous faire les 2 pare chocs une roue sur le trottoir quand tu as la place pour rentrer un bus.
Alors il faut quand, même comprendre qu’au Québec, les cours de conduite n’ont été rendus obligatoires il y’a seulement quelques années.
Bref... « M’arrête là, ma pogner les nerfs !! »
CORRUPTION/COLLUSION
Mais alors, ou va tout cet argent me direz-vous ? J’ai envie de vous dire, y’a 8 million de Québécois qui se demandent la même chose. Ou de moins en moins, car la commission Charbonneau et les derniers mois ont en partie expliqué pas mal de chose. 2 des 3 plus grandes villes du Québec sans maire, pour cause de corruption, collusion, et même gangstérisme pour le maire de Laval. Contrats et estimations majorées de taxes imaginaires, intimidation pour l’attribution des chantiers provinciaux à la mafia, le gouvernement avait les 4 fers trempés dans la magouille, détournement de fond…La politique Québécoise se ridiculise devant le reste du Canada et du monde.
MAFIA
La mafia est omniprésente, les règlements de compte, pizzerias qui brulent, parrain tué chez lui dans sa cuisine, attaque sur voiture blindée font partie des faits divers. La mafia vit au grand jour sur les rives de Sainte Dorothée et sur le blvd Gouin et la presse raffole des divers rebondissements et s’empresse de commenter les possibles revirements de prise de pouvoir du milieu interlope donnant bien trop d’attention à cette pègre.
CHARTE DES VALEURS QUEBECOISES
Le gouvernement Marois a eu la bonne idée du merveilleux modèle d’intégration Français en sortant la charte des valeurs Québécoises. Celle-ci a pour but de préserver la laïcité de l’état, surtout de signes dits ostensibles tels que burqa, kippa et Co. Etat laïque pourquoi pas, surtout pour les autres, car le crucifix siège toujours à l’assemblée nationale…
Je ne rentrerai pas dans un débat sans fin qui finalement, a tort ou à raison, n’a fait que diviser plus les Québécois. Et Dieu sait qu’en tant que descendants Gaulois, ils ne manquent pas de sources de discorde : Anglos franco, printemps érable, souverainistes/fédéralistes…pure laine/immigrés.
RACISME AU QUÉBEC
Tiens d’ailleurs, Les Québécois sont-ils racistes ?
Pas plus pas moins que les autres.
Je comprends qu’on demande aux nouveaux arrivants de s’adapter à la culture locale.
Comme en France, il est rare de voir des immigrés côtoyer les cercles typiquement Québécois. Sorti de Montréal, les minorités sont immédiatement remarquées, regardées. Que ce soit en blague gentille, en question innocente, en regard intrigué, on va vous faire remarquer que vous n’êtes pas d’ici. Comme en France, les immigrés inquiètent. Surtout en région ou on voit de plus en plus de noirs et de voiles sur le TVA nouvelle. Une chose est sure.
Je ne serai jamais considéré comme Québécois. Tout simplement car je ne suis pas né Tremblay, Ladouceur ou Vaillancourt. On ne devient pas Québécois. On l’est ou on l’est pas. Alors oui les fils d’immigrés nés ici seront des « Québécois ». Mais souvent eux autres même continueront de se qualifier par leur nationalité d’origine. Vous entendrez souvent : "Oui ! Il est Québécois mais il n’est pas Québécois..."
On vous sortira souvent la phrase de Falardeau : « Que tu sois bleu, noir, jaune, mauve, tout c’que j’veux savoir c’est si t’es d’notre bord. Pis si t’es d’notre bord, t’es mon frère… »
Oui. On s’en fout de ta couleur jusqu'a ce qu’on voit ta face ! Et surtout si t’es comme eux ! Et on oublie souvent la fin de la phrase : « …Sinon, jt’hais ! »
DÉLINQUANCE
Pourtant pas de délinquance des banlieues ici. La criminalité, elle vient certes des gangs de rue, mais aussi des motards, les fameux Hells Angels, et des Québécois pure laine. Elle vient des quartiers Québécois prolétaires et pauvres, ou habitent des pure laines, souvent vivants sur le BS.
Les vols, les trafics de drogue, sont souvent des Keven Desjardins et pas des Rachid Boulaone.
Les blancs bodybuildés et tatoués, roulant en gros truck ou japonaise tunée remplacent les wesch wesh du 9-3. A l’époque des colons, on appelait les Québécois les negres blancs.
16% des Québécois ne vivent que de prestation sociale. Proportionnellement, c’est plus qu’il y’a de musulmans en France (11%)
L’IMAGE DU QUÉBEC AU CANADA
L’image du Québec est très mitigée dans le reste du Canada. On a souvent du mal à accepter cette exception Québécoise, qui vit en marge du reste de la nation mais profite des avantages fédéraux et de l’aide financière de provinces plus riches comme l’Alberta.
Jusqu’à 1960, Montréal était la première ville du Canada depuis toujours, mais les francophones et la loi 101 ont bouleversés le paysage Montréalais. Les compagnies anglophones ont déménagés leurs sièges sociaux à Toronto ou dans l’ouest, craignant l’instabilité économique et politique de ville marie.
Au cours des années, Montréal a continué de se dépeupler au profit de Toronto. Les élites anglophones sont parties. Il reste encoure une bourgeoisie vieillissante mais les enfants souvent éduqués et mobiles ont souvent fui vers l’Ontario, au même titre que les grandes familles juives. Ormi les sépharades de langue maternelle Françaises, les ashkénazes sont partis en Ontario ou aux USA.
Montréal se dépeuple toujours plus au profit des banlieues. Le trafic, le stationnement impossible repoussent les consommateurs. Les familles s’exilent en banlieue à la recherche de confort et d’espace à moindre prix. Montréal devient à l’instar des autres villes nord-américaines, de plus en plus une ville où l’on va travailler mais d’où on part le soir quand on peut se le permettre, laissant ses quartiers devenir populaires.
LE QUÉBEC, C’EST POUR MOI ?
Le Québec m’a beaucoup apporté dans certains domaines. Je ne regrette pas d’être venu ici. Néanmoins, si c’était à refaire, je ne serais jamais venu au Québec. Je serais directement allé dans l’ouest ou en Ontario.
De ma culture Parisienne conservatrice de droite, j’ai appris qu’on « aime ou on part ». Il en faut pour tous les gouts et je m’aperçois de plus en plus que le Québec n’est pas pour moi. Je suis de plus en plus malheureux dans cette morosité économique, ce je m’en foutisme tellement francophone. Ce manque de courtoisie et de culture permanent. Cette peur des autres, ce besoin de s’opposer systématiquement. Le Québec me rappelle tellement la France dans bien des domaines.
Et c’est là qu’il faut faire ses expériences par soi-même.
On m’avait vendu la petite maison dans la prairie et j’ai trouvé une ville de province avec un accent.
Ma petite famille et moi avons pour projet de partir. Et ce sera sans regrets.
LE QUEBEC C’EST POUR VOUS ?
Le Québec est l’idéal pour des Européens en quête d’Amérique en Français. Ils y trouveront un aperçu de la vie Nord-Américaine tout en restant très proche de leur culture et sans faire trop d’efforts.
Pour des immigrés et réfugiés, il est certain que le Québec est une oasis de démocratie, de liberté et de confort.
Mais pour les autres, les bilingues, ceux qui connaissent les USA et le reste du Canada : Le Québec leur laissera seulement le gout d’une version insipide Montréal vient d'ailleurs toujours derrieres ses consoeurs Canadiennes en matiere de qualité de vie. ( Vancouver, Toronto et Calgary dans le top 5)
Je suis peut être direct. Et calique, J’essaye pas de vous décourager. Mais mes lunettes roses ont disparues.
Mais si moi on m’avait dit tout ça avant de partir, j’aurais surement sauté la case Québec en passant mon tour comme envisagé au début.